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Auteur : Zestedecitron 
1/3

Date :    23-10-2025 11:16:04


Le devoir de tout homme est de se faire une opinion et de l'exprimer.

Nos « élites »ne cessent de nous rabâcher, qu'ils luttent contre le monde de la finance, comme si ce monde était une armée
abstraite sans soldat sans division. Cette armée est concrète et de quoi de qui est elle faite par exemple en France.

La réponse est simple, simple mais terrible, le monde de la finance se sont nos enfants oui les enfants de la république
allons plus loin se sont même nos meilleurs élèves cela même que nos écoles républicaines a révélées accompagnées,
instruite élevées jusqu'à l'excellence. Ceux que l'on appelait encore autrefois naïvement l'élite de la république.
Ils étaient encore hier architectes, généraux, médecins, professeurs, journalistes, des universitaires de hautes facultés.
Aujourd'hui ils se prêtent dès lors antennes aux portes des grandes banques et des plus grandes entreprises financières.
Qu'ont ils fait de nos enfants. Les plus brillants d'entre eux de ceux qui auraient du mené notre pays aux progrès social.
Solidarité plus profonde et plus efficace. A quelle moment la France c'est elle foutue en l'air.
A qu'elle moment son école à telle retourné la république contre elle même. A qu 'elle moment son école à telle fabriquer
ces individus sans attachement national sans sentiments de solidarité. Quant à telle travailler pour envoyer nos enfants dans
toutes les plus grandes industries du capitalisme.
C'est à la république de faire sa révolution et c'est à son bras le plus puissant d'agir. Je veux dire bien sur parler de l'école
celles que le monde nous envie.
Rappeler vous il fut un temps ou les écoles d'ingénieures formaient des ingénieurs et non des banquiers, il fut un temps les
écoles de commerces formaient des entrepreneurs et non des banquiers, il fut même un temps ou l'école national
d'administration formait des serviteurs de l'état et non des banquiers.
Auteur : Zestedecitron 
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Date :    27-11-2025 12:04:07


Si comme moi, depuis l'âge qu'on se pose des questions. Une revenait
périodiquement, d'où vient la haine des juifs ?



Il est important de se rappeler que la psychologie moderne – tout en n'affirmant pas que l'homme ne possède

aucune liberté, c'est-à- dire aucune capacité de choix – a démontré qu'il est loin de détenir une liberté

complètement développée à l'age adulte. Au contraire, on a pu démontrer que l'éducation première, les

conditions familiales, le contexte social introduise un grand nombre de conditionnements inconscients qui viennent

sérieusement limiter l'expression de la liberté humaine. Une fois qu'un être humain a appris à vivre d'une certaine

manière et s'est mis dans la tête un certain nombre d'idées constituant sa philosophie de base, il lui est

extrêmement difficile de changer. Cela n'est toutefois pas impossible, mais votre propre expérience a dû vous

démontrer que cette entreprise est ardue et rendue encore plus difficile par le fait que la plupart d'entre nous ne

sommes pas conscients de la nature exacte de ces conditionnements et de cette philosophie de la vie. Ainsi donc,

quand je reproche à un être humain ses pensées ou ses actes inadéquates, je me trouve à présupposer chez lui

une liberté de choix qu'il ne possède probablement pas. Mon reproche est donc irréaliste, qu'il s'adresse à moi-

même ou aux autres.

On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu

d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte,

quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.

C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peut l'ont prouvé aussi bien que Lévi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle, elle n'est que futilité.

Ce volume est aussi important que la bible, Un livre fonda une religion humaniste il y a des millénaires. Un autre Livre raconte la fin de l'humanité au XX siècle.

" Comment expliquez-vous la haine la haine fanatique des nazis pour les juifs " :

L'aversion pour les juifs, improprement appelée antisémitisme, n'est qu'un cas particulier d'un phénomène plus général, a savoir l'aversion pour ce qui est différent de nous. Indubitablement, il s'agit à l'origine d'un phénomène zoologique oui zoologique : les animaux d'une même espèce, mais appartenant à des groupes différents, manifestent entre eux des réactions d'intolérance.

Cela se produit également chez les animaux domestiques : il est bien connu que si on introduit une poule provenant d'un certain poulailler dans un autre poulailler, elle est repoussée à coup de bec pendant plusieurs jours. On observe le même comportement chez les rats et les abeilles, et en général chez toutes les espèces d'animaux sociaux. Il se trouve que l'homme est lui aussi un animal social (Aristote l'avait déjà dit), mais que deviendrait-il si toutes ses impulsions animales qui subsistent en lui devaient être tolérées ! Les lois humaines servent justement à ceci: limiter l’instinct animal.




L'antisémitisme est un phénomène typique d'intolérance. Pour qu'une intolérance se manifeste, il faut qu'il y ait entre deux groupes en contact une différence perceptible : ?ce peut être une différence physique (les Noirs et les Blancs, les bruns et les blonds), mais notre civilisation compliquée nous a rendu sensibles à des différences plus subtiles, comme la langue où le dialecte, ou même l'accent (nos méridionaux contraints à émigrer dans le nord en savent quelque chose), ou bien la religion avec toutes ses manifestations extérieures et sa profonde influence sur la manière de vivre ou encore la façon de s'habiller et de gesticuler, les habitudes publiques et privées. L'Histoire tourmentée du peuple juif a voulu que presque que partout les juifs aient manifesté une ou plusieurs de ces différences.




Dans l'enchevêtrement si complexe des nations et des peuples (plutôt des régimes pas des peuples) en lutte, l'histoire du peuple juif présente des caractéristiques particulières. Il était (et est encore en partie) dépositaire de liens internes très étroits, de nature religieuse et traditionnelle ; aussi en dépit de son infériorité numérique, le peuple juif s'opposera-t-il avec un courage désespéré à la conquête romaine ;

vaincu, il fut déporté et dispersé, maïs les liens internes subsistèrent. Les colonies juives qui se formèrent alors peu à peu, d'abord sur les côtés méditerranéennes, puis au Moyen-O rient, en Espagne, en Rhénanie, en Russie méridionale, en Pologne et ailleurs, restèrent toujours obstinément fidèles à ces liens qui s'étaient peu à peu renforcés sous la forme d'un immense corpus de lois et traditions écrites, d'une religion strictement codifiée et d'un rituel particulier qui se manifestait de manière ostensible dans tous les actes quotidiens. Les juifs en minorité dans tous les endroits où ils se fixaient, étaient donc différents, reconnaissables comme différents et souvent orgueilleux (à tort ou à raison) de cette de cette différence : tout cela les rendait très vulnérables, et effectivement ils furent durement persécutés, dans presque tous les pays et à presque tous les siècles ; un petit nombre d'entre eux réagit aux persécutions en s'assimilant, en s'incorporant à la population autochtone ; la plupart émigrèrent à nouveau vers des pays plus hospitaliers. Et ce faisant, ils renouvelaient leur "différences", s'exposant à de nouvelles restrictions et à de nouvelles persécutions.  




Bien qu'il soit dans son essence un phénomène, irrationnel d'intolérance, dans tous les pays chrétiens et à partir du moment où le christianisme commença à se constituer comme religion d’état, l'antisémitisme prit une forme principalement religieuse, et même théologique. Si l 'on en croit saint Augustin, c'est Dieu lui-même qui condamne les juifs à la dispersion, et cela pour deux raisons ; comme punition pour n'avoir pas reconnu le Messie dans la personne du Christ, et parce que leur présence dans tous les pays est nécessaire à l’Église catholique, elle aussi présente partout, afin que partout les fidèles aient sous les yeux le spectacle du malheur mérité des juifs. C'est pourquoi la dispersion et la séparation des juifs ne doivent pas avoir de fin : par leurs souffrances, ils doivent témoigner pour l'éternité de leur erreur, et par conséquent de la vérité de la foi chrétienne. Aussi,puisque leur réponse est nécessaire, doivent-ils être persécutés, mais non tués. Toutes fois, l'église ne s'est pas toujours montrée aussi modérée ? dès les premiers siècles du christianisme les juifs eurent à subir une accusation bien plus grave, celle c'elle d'être, collectivement et éternellement, responsables de la crucifixion du Christ, d'être en somme le " peuple déicide". Cette formule, qui apparaît dans la liturgie pascale en des temps reculés, et qui n'a été supprimée que par le concile II (1962-1965), a alimenté des croyances populaires aussi funestes que tenaces ? que les juifs empoisonnent les puits pour propager la peste; qu'ils ont pour habitude de profaner l'Hostie consacrée ; qu'à Pâques, ils enlèvent des enfants chrétiens et qu'ils pétrissent le pain azyme avec leur sang. Ces croyances ont servi de prétexte à de nombreux massacres sanglants, et en autre à l'expulsion massive des juifs, d'abord de France et d'Angleterre, puis (1492-1498 d'Espagne et du Portugal.

Au fil d'une série continue de massacres et de migrations, on arrive au XIX siècle, marqué par un réveil général de la conscience nationale et par la reconnaissance des droits des minorités : à l'exception de la Russie tsariste, les restrictions légales au préjudice des juifs sont abolies dans toutes l'Europe. Elles avaient été réclamées par les Eglises chrétiennes et prévoyaient, selon le lieu et l'époque, l'obligation de résider dans des ghettos ou dans des emplacements particuliers, l'obligation de porter une marque distinctive Ces croyances ont servi de prétexte à de nombreux massacres sanglants, et en autre à l'expulsion massive des juifs, d'abord de France et d'Angleterre, puis (1492-1498 d'Espagne et du Portugal.

Au fil d'une série continue de massacres et de migrations, on arrive au XIX siècle, marqué par un réveil général de la conscience nationale et par la reconnaissance des droits des minorités : à l'exception de la Russie tsariste, les restrictions légales au préjudice des juifs sont abolies dans toutes l'Europe. Elles avaient été réclamées par les Eglises chrétiennes et prévoyaient, selon le lieu et l'époque, l'obligation de résider dans des ghettos ou dans des emplacements particuliers, l'obligation de porter une marque distinctive


sur ces vêtements, l'interdiction d'accéder à certains métiers ou professions, l'interdiction de contracter des mariages mixtes, etc. Pourtant l'antisémitisme ne disparaît pas pour autant, et il est même particulièrement vivace dans les pays où une religiosité arriérée continue à désigner les juifs comme les assassins du Christ (en Pologne et en Russie), et où les revendications nationales ont laissées les séquelles d'une aversion générale pour les populations frontalières les étrangers (en Allemagne, mais aussi en France, où, à la fin du XIX siècle, les cléricaux les nationalistes et les militaires s'unissent pour déclencher une violente poussée d'antisémitisme, à l'occasion de la fausse accusation de trahison porté contre Alfred Dreyfus, officier juif de l'armée française).

En Allemagne, en particulier, durant tout le siècle dernier, une série ininterrompue de philosophes et d'hommes politiques n'avait cessé de prôner la théorie fanatique selon laquelle le peuple allemand, trop longtemps divisé et humilier, détenait la primauté en Europe et peut-être même dans le monde, qu'il était l'héritier de traditions et de civilisation extrêmement nobles et antiques, et qu'il était constitué d'individus de race et de sang essentiellement homogènes.les peuples allemands devaient donc se constituer en un Etat fort et guerrier qui, revêtu d'une majesté quasi divine, guiderait l'Europe. 

Cette idée de la mission de la nation allemande survit à la défaite de la première guerre mondiale, et sort même renforcée de l'humiliation du traité de Versailles. C'est alors que s'en empare l'un des personnages les plus sinistres et funestes de l'Histoire, l'agitateur politique Adolf Hitler. La bourgeoisie et les milieux industriels allemands prêtent l'oreille à ses discours.


enflammés : ce Hitler promet, il réussira à détourner sur les juifs la rancœur que le prolétariat allemand voue aux classes qui l'ont conduit à la défaite et au désastre économique. En quelques années, à partir de 1933, celui-ci réussit à utiliser à son profit la colère d'un pays humilié et l'orgueil nationaliste suscité par les prophètes qui l'ont précédé :   Luther, Fichte, Hegel, Wagner, Gobineau, Chamberlain, Nietzsche. Hitler n'a qu'une pensée, celle d'une Allemagne dominatrice, non pas dans un lointain avenir, mais tout de suite; non pas à travers une mission civilisatrice, mais par les armes. Tout ce qui n'est pas allemand lui apparaît inférieur, voir haïssable, et les premiers ennemis de l'Allemagne ce, sont les juifs, (aujourd'hui les étrangers, tout ce qui est DIFFERENT) pour de multiples raisons que Hitler énonce avec fureur dogmatique : parce qu'ils ont "un sang différent" ; parce qu'ils sont apparentés à d'autre juifs en Angleterre, en Russie, en Amérique; parce qu'ils sont les héritiers d'une culture qui veut qu'on raisonne et qu'on discute avant d'obéir, et qui interdit de s'incliner devant les idoles, alors que lui-même aspire précisément à être vénéré comme une idole et n'hésite pas à proclamer que "nous devons nous méfier de l'intelligence et de la conscience, et de mettre toute notre foi dans les instincts". Enfin, il se trouve qu'un grand nombre de juifs allemands occupent des positions clés dans le domaine de l'économie, de la finance, des arts, des sciences, de la littérature : Hitler, peintre manqué, architecte raté, reporta sur les juifs sa propre rancœur et sa jalousie de frustré.

Ce genre de d'intolérance, tombant sur un terrain déjà propice, s'y enracine avec une incroyable vigueur, mais sous des formes nouvelles. L'antisémitisme de type fasciste, celui qui réveille chez le peuple Allemand le verbe propagandiste de Hitler, cet antisémitisme est plus barbare que tous ceux qui ont précédé : on y voit converger des doctrines biologiques artificieusement déformées, selon lesquelles les races faibles doivent plier devant les races fortes, d'absurdes croyances populaires que le bon sens avait depuis des siècles relégués dans l'obscurantisme, une propagande de tous les instants. On en arrive alors à des extrémistes sans précèdent. Le judaïsme n'est plus une religion dont on peut changer en se faisant baptiser, ni une tradition culturelle que l'on peut laisser pour une autre : c'est une sous-espèce humaine, une race différente et inférieure à toutes les autres. Les juifs ne sont des êtres humains qu'en apparence ? en réalité, ils sont quelque chose de différent, d'abominable et d'indéfinissable, "plus éloignés des Allemands que les singes des hommes"; ils sont coupables de tout, du capitalisme rapace des américains comme du bolchevisme soviétique, de la défaite de 1918 et de l'inflation de 1923; le libéralisme, la démocratie, le socialisme et le communisme sont de sataniques juives qui menacent la solidarité monolithique de l’État nazi.

Le passage de l'endoctrinement théorique à la réalisation pratique fut rapide et brutal. En 1933, deux mois seulement après la monté au pouvoir de Hitler, Dachau, le premier Lager, (en Allemand camp) est déjà né. Au mois de mai de la même année a lieu le premier autodafé de livres d'auteurs juifs ou ennemis du nazisme (mais déjà, plus de cent ans auparavant, haine, poète juif allemand avait écrit : ceux qui brûles des livres finissent tôt ou tard par brûler des hommes". En 1935, l'antisémitisme est codifié par une législation monumentale et extrêmement minutieuse, les lois de Nuremberg. En 1938, en une seule nuit de troubles pilotés d'en haut, on incendie 191 synagogues et on met à sac des milliers de magasins appartenant à des juifs. En1939 alors que la Pologne vient d'être occupée, les juifs polonais sont enfermés dans des ghettos. En 1940, on inaugure le Lager d'Auschwitz. En 1941-1942, la machine exterminatrice tourne à plein régime : les victimes se compteront par millions en millions en 1944.

C'est dans la pratique routinière des camps d'extermination que la haine et le mépris instillés par la propagande nazie trouvent leur plein accomplissement. Là en effet, il ne s'agit plus seulement de mort, mais d'une foule de détails maniaques et symboliques, visant tous à prouver que les juifs, les Tziganes et les Slaves ne sont que bétails, boue, ordure. Qu'on pense à l'opération de tatouage d'Auschwitz, par laquelle on marquait les hommes comme des bœufs, au voyage dans des wagons à bestiaux qu'on n'ouvrait jamais afin d'obliger les déportés (hommes, femmes, enfants !) à rester des jours entiers au milieu de leurs propres excréments, au numéro matricule à la place du nom, au fait qu'on ne distribuait pas de cuillère (alors que les entrepôts d'Auschwitz, à la libération, en contenaient des quintaux), les prisonniers étant censés laper leur soupe comme des chiens; qu'on pense enfin à l'exploitation infâme des cadavres, traités comme une quelconque matière première propre à fournir l'or des dents, les cheveux pour en faire du tissu, les cendres pour servir d'engrais, aux hommes et aux femmes ravalés au rang de cobayes sur lesquels on expérimentait des médicaments avant de les supprimés.

enflammés : ce Hitler promet, il réussira à détourner sur les juifs la rancœur que le prolétariat allemand voue aux classes qui l'ont conduit à la défaite et au désastre économique. En quelques années, à partir de 1933, celui-ci réussit à utiliser à son profit la colère d'un pays humilié et l'orgueil nationaliste suscité par les prophètes qui l'ont précédé :   Luther, Fichte, Hegel, Wagner, Gobineau, Chamberlain, Nietzsche. Hitler n'a qu'une pensée, celle d'une Allemagne dominatrice, non pas dans un lointain avenir, mais tout de suite; non pas à travers une mission civilisatrice, mais par les armes. Tout ce qui n'est pas allemand lui apparaît inférieur, voir haïssable, et les premiers ennemis de l'Allemagne ce, sont les juifs, (aujourd'hui les étrangers, tout ce qui est DIFFERENT) pour de multiples raisons que Hitler énonce avec fureur dogmatique : parce qu'ils ont "un sang différent" ; parce qu'ils sont apparentés à d'autre juifs en Angleterre, en Russie, en Amérique; parce qu'ils sont les héritiers d'une culture qui veut qu'on raisonne et qu'on discute avant d'obéir, et qui interdit de s'incliner devant les idoles, alors que lui-même aspire précisément à être vénéré comme une idole et n'hésite pas à proclamer que "nous devons nous méfier de l'intelligence et de la conscience, et de mettre toute notre foi dans les instincts". Enfin, il se trouve qu'un grand nombre de juifs allemands occupent des positions clés dans le domaine de l'économie, de la finance, des arts, des sciences, de la littérature : Hitler, peintre manqué, architecte raté, reporta sur les juifs sa propre rancœur et sa jalousie de frustré.

Ce genre de d'intolérance, tombant sur un terrain déjà propice, s'y enracine avec une incroyable vigueur, mais sous des formes nouvelles. L'antisémitisme de type fasciste, celui qui réveille chez le peuple Allemand le verbe propagandiste de Hitler, cet antisémitisme est plus barbare que tous ceux qui ont précédé : on y voit converger des doctrines biologiques artificieusement déformées, selon lesquelles les races faibles doivent plier devant les races fortes, d'absurdes croyances populaires que le bon sens avait depuis des siècles relégués dans l'obscurantisme, une propagande de tous les instants. On en arrive alors à des extrémistes sans précèdent. Le judaïsme n'est plus une religion dont on peut changer en se faisant baptiser, ni une tradition culturelle que l'on peut laisser pour une autre : c'est une sous-espèce humaine, une race différente et inférieure à toutes les autres. Les juifs ne sont des êtres humains qu'en apparence ? en réalité, ils sont quelque chose de différent, d'abominable et d'indéfinissable, "plus éloignés des Allemands que les singes des hommes"; ils sont coupables de tout, du capitalisme rapace des américains comme du bolchevisme soviétique, de la défaite de 1918 et de l'inflation de 1923; le libéralisme, la démocratie, le socialisme et le communisme sont de sataniques juives qui menacent la solidarité monolithique de l’État nazi.

Le passage de l'endoctrinement théorique à la réalisation pratique fut rapide et brutal. En 1933, deux mois seulement après la monté au pouvoir de Hitler, Dachau, le premier Lager, (en Allemand camp) est déjà né. Au mois de mai de la même année a lieu le premier autodafé de livres d'auteurs juifs ou ennemis du nazisme (mais déjà, plus de cent ans auparavant, haine, poète juif allemand avait écrit : ceux qui brûles des livres finissent tôt ou tard par brûler des hommes". En 1935, l'antisémitisme est codifié par une législation monumentale et extrêmement minutieuse, les lois de Nuremberg. En 1938, en une seule nuit de troubles pilotés d'en haut,  on incendie 191 synagogues et on met à sac des milliers de magasins appartenant à des juifs. En1939 alors que la Pologne vient d'être occupée, les juifs polonais sont enfermés dans des ghettos. En 1940, on inaugure le Lager d'Auschwitz. En 1941-1942, la machine exterminatrice tourne à plein régime : les victimes se compteront par millions en millions en 1944.

C'est dans la pratique routinière des camps d'extermination que la haine et le mépris instillés par la propagande nazie trouvent leur plein accomplissement. Là en effet, il ne s'agit plus seulement de mort, mais d'une foule de détails maniaques et symboliques, visant tous à prouver que les juifs, les Tziganes et les Slaves ne sont que bétails, boue, ordure. Qu'on pense à l'opération de tatouage d'Auschwitz, par laquelle on marquait les hommes comme des bœufs, au voyage dans des wagons à bestiaux qu'on n'ouvrait jamais afin d'obliger les déportés (hommes, femmes, enfants !) à rester des jours entiers au milieu de leurs propres excréments, au numéro matricule à la place du nom, au fait qu'on ne distribuait pas de cuillère (alors que les entrepôts d'Auschwitz, à la libération, en contenaient des quintaux), les prisonniers étant censés laper leur soupe comme des chiens; qu'on pense enfin à l'exploitation infâme des cadavres, traités comme une quelconque matière première propre à fournir l'or des dents, les cheveux pour en faire du tissu, les cendres pour servir d'engrais, aux hommes et aux femmes ravalés au rang de cobayes sur lesquels on expérimentait des médicaments avant de les supprimés.

Le moyen même qui fut choisi (après de minutieux essais) pour opérer le massacre, était hautement symbolique. On devait employer, et on employa, le gaz toxique déjà utilisé pour la désinfection des cales de bateaux et des locaux envahis par les punaises ou les poux.(Avant d'inventer le gaz Zyklon B). On a inventé au cours des siècles des morts plus cruelles, mais aucune n'a jamais été aussi lourde de haine et de mépris.

Chacun sait que l'œuvre d'extermination atteignit une ampleur considérable. Bien qu'ils fussent engagés dans une guerre très dure, et qui plus est devenue défensive, les  nazis y déployèrent une hâte inexplicable : les convois de victimes à envoyer aux chambres à gaz ou à évacuer des Lager proches du front, avaient la priorité sur les trains militaires. Si l'extermination ne fut pas portée à terme, c'est seulement parce que l'Allemagne fut vaincue, mais le testament politique dicté par Hitler quelques heures avant son suicide, à quelques de distance des russes, s'achevait sur ces mots : " avant tout, j'ordonne au gouvernement et au peuple allemand de continuer à appliquer strictement les lois raciales, et de combattre inexorablement l'empoisonneuse de toutes les nations, la juiverie internationale."

En résumé, on peut donc affirmer que l'antisémitisme est un cas particulier de l'intolérance; que pendant des siècles il a eu un caractère essentiellement religieux; que, sous le III Reich, il s'est trouvé exacerbé par des prédispositions nationalistes et militaristes du peuple allemand, et par la "diversité" spécifique du peuple juive; qu'il se répandit facilement dans toute l'Allemagne et dans une bonne partie de l'Europe grâce à l'efficacité de la propagande fasciste et nazie, qui avait besoin d'un bouc émissaire sur lequel faire retombé toutes les fautes et toutes les rancœurs; et que le phénomène fut porté à son paroxysme par Hitler, dictateur maniaque.

Cependant, je dois admettre que ces explications, qui sont celles communément admises, ne me satisfont pas ; elles sont restrictives, sans mesures, sans proportion avec les événements qu'elles sont censées éclairer. A relire les historiques du nazisme, depuis les troubles des débuts jusqu'aux convulsions finales, je n'arrive pas à me défaire de l'impression d'une atmosphère générale de folie incontrôlée qui me paraît unique dans l'histoire. Pour expliquer cette folie, cette espèce d'embardée collective, on postule habituellement la combinaison de plusieurs facteurs différents, qui se révèle insuffisants dès qu'on les considère séparément, et dont le principal serait la personnalité même de Hitler, et les profonds rapports d'interaction qui le liaient au peuple allemand. Et il est certain que ces obsessions personnelles, sa

capacité de haine, ses appels à la violence trouvaient une résonance prodigieuse dans la frustration du peuple allemand, qui les lui renvoyait multipliés, le confirmant dans la conviction délirante que c'était lui le héros annoncé par Nietzsche, le Surhomme rédempteur de l'Allemagne.

L'origine de sa haine pour les juifs a fait couler beaucoup d'encre. On dit que Hitler reportait ses les juifs sa haine du genre humain tout entier ; même qu'il reconnaissait chez les juifs certains de ses propres défauts, et que haïssant les juifs, c'était lui-même qu'il haïssait ; que la violence de son aversion était due à la crainte d'avoir du " sang juif " dans les veines.

Mais encore une fois, cela ne me semble pas concluant. On ne peut pas, me semble-t-il, expliquer un phénomène historique en attribuant toute la responsabilité à un seul individu (ceux qui ont exécuté des ordres contre natures ne sont pas innocents !), et par ailleurs il est toujours hasardeux d'interpréter les motivations profondes d'un individu. Les hypothèses avancées ne justifient les faits que dans une certaine mesure, ils en expliquent la qualité mais pas la quantité. J'avoue que je préfère l'humilité avec laquelle quelques historiens, parmi les plus sérieux (Bullock, Schramm, Bracher), reconnaissent ne pas comprendre l'antisémitisme acharné de Hitler, et à sa suite de l'Allemagne.

Peut-être que ce qui s'est passé ne peut pas être compris et même ne doit pas être compris, dans la mesure où comprendre, c'est presque justifier. En effet, "comprendre " la décision ou la conduire de quelqu'un, cela veut dire (et c'est aussi le sens étymologique du mot) les mettre en soi celui qui en est responsable, se mettre à sa place, s'identifier à lui. Eh bien, aucun homme normal ne pourra jamais s'identifier à Hitler, à Himmler, à Goebbels, à Eichmann, tant d'autres encore. Cela nous déroute et nous réconforte en même temps, parc qu'il est peut-être souhaitable que ce qu'ils ont dit -- et aussi, hélas, ce qu'ils ont fait --- ne nous soit plus compréhensible. ce sont là des paroles et des actions non humaines, ou plutôt antihumaines, sans précédents historiques, et qu'on pourrait à grand-peine comparer aux épisodes les plus cruels de la lutte biologique pour l'existance. Car si la guerre peut avoir un rapport avec ce genre de lutte, Auschwitz n'a rien à voir avec la guerre, elle n'en constitue pas une étape, elle n'en est pas une forme outrancière. La guerre est une réalité terrible qui existe depuis toujours : elle est regrettable, mais elle est en nous, elle a sa propre rationalité, nous la " comprenons ".

 Mais dans la haine nazie, il n'y a rien de rationnel : c'est une haine qui n'est pas en nous, qui est étrangère à l'homme, c'est un fruit vénéneus issu de la funeste souche du fascisme et qui est en même temps au-dehors et au-delà du fascisme même. Nous ne pouvons pas la comprendre ; mais nous pouvons et nous devons comprendre d'où elle est issue, et nous tenir sur nos gardes. Si la comprendre est impossible, la connaître est nécessaire, parce que ce qui arrive peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies : les nôtres aussi.

C'est pourquoi nous avons tous le devoir de méditer sur ce qui s'est produit. Tous nous devons savoir, ou nous souvenir, que lorsqu'ils parlaient en public, Hitler et Mussolini étaient crus, applaudis, admirés, adorés comme des dieux. C'étaient des "chefs charismatiques", ils possédaient un mystérieux pouvoir de séduction qui ne devait en rien à la crédibilité ou à la justesse des propos qu'ils tenaient mais qui venait de la façon suggestive dont ils dont ils les tenaient, à leur éloquence, à leur faconde d'histrions, peut-être innée, peut-être patiemment étudiée et mise au point. Les idées qu'ils proclamaient n'étaient pas toujours les mêmes et étaient en général aberrantes, stupides ou cruelle ; et pourtant ils furent acclamés et suivis jusqu'à leur mort par des milliers de fidèles. Il faut rappeler que ces fidèles, et parmi eux les exécuteurs zélés d'ordres inhumains, n'étaient pas des bourreaux-nés, ce n'étaient pas —sauf rares exceptions --- des monstres, c'étaient des hommes quelconque. Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux, ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter, comme Eichmann, comme Höss, le commandant d'Auschwitz, comme Stangl, le commandant de Treblinka, comme, vingt ans après, les militaires français qui tuèrent en Algérie, et comme les militaires américains qui tuèrent au Viêt-Nam.

Dix conflits en 2025

Syrie.

Soudan.

L'Ukraine et la sécurité européenne.

Israël-Palestine.

L'Iran face aux Etats-Unis et à Israël.

Haïti.

Etats-Unis – Mexique.

Péninsule coréenne.




Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d'autres voies que par la raison, autrement dit des chefs charismatiques : nous devons peser notre décision avant de déléguer à quelqu'un d'autre le pouvoir de juger et de vouloir à notre place. Puisqu'il est difficile de distinguer les vrais prophètes des faux, méfions-nous de tous les prophètes ; il vaut mieux renoncer aux vérités révélées, même si elles nous transportent par leur simplicité et par leur éclat, même si nous les trouvons commodes parce qu'on les a garnis. Il vaut mieux se contenter d'autres vérités plus modestes et moins enthousiasmantes, de celles que l'on conquiert laborieusement, progressivement et sans brûler les étapes, par l'étude, la discussion et le raisonnement, et qui qui peuvent être vérifiées et démontrées.

Bien entendu, cette recette est trop simple pour pouvoir s'appliquer à tous les cas ? : il se peut qu'on nouveau fascisme, avec son cortège d'intolérance, d'abus et de servitude, naisse hors de notre pays et y soit importé, peut-être subrepticement et camouflé sous d'autres noms ; ou qu'il se déchaîne de l'intérieur avec un violence capable de renverser toutes les barrières. Alors conseils de sagesse ne servent plus, et il faut trouver la force de résister : en cela aussi, le souvenir de ce qui s'est passé au cœur de l'Europe, il n'y a pas si longtemps, (et de nouveau de nos jours partout sur la planète) peut être une aide et un avertissement.

Si comme moi, depuis l'âge qu'on se pose des questions. Une revenait
périodiquement, d'où vient la haine des juifs ?



Il est important de se rappeler que la psychologie moderne – tout en n'affirmant pas que l'homme ne possède

aucune liberté, c'est-à- dire aucune capacité de choix – a démontré qu'il est loin de détenir une liberté

complètement développée à l'age adulte. Au contraire, on a pu démontrer que l'éducation première, les

conditions familiales, le contexte social introduise un grand nombre de conditionnements inconscients qui viennent

sérieusement limiter l'expression de la liberté humaine. Une fois qu'un être humain a appris à vivre d'une certaine

manière et s'est mis dans la tête un certain nombre d'idées constituant sa philosophie de base, il lui est

extrêmement difficile de changer. Cela n'est toutefois pas impossible, mais votre propre expérience a dû vous

démontrer que cette entreprise est ardue et rendue encore plus difficile par le fait que la plupart d'entre nous ne

sommes pas conscients de la nature exacte de ces conditionnements et de cette philosophie de la vie. Ainsi donc,

quand je reproche à un être humain ses pensées ou ses actes inadéquates, je me trouve à présupposer chez lui

une liberté de choix qu'il ne possède probablement pas. Mon reproche est donc irréaliste, qu'il s'adresse à moi-

même ou aux autres.

On est volontiers persuadé d'avoir lu beaucoup de choses à propos de l'holocauste, on est convaincu

d'en savoir au moins autant. Et, convenons-en avec une sincérité égale au sentiment de la honte,

quelquefois, devant l'accumulation, on a envie de crier grâce.

C'est que l'on n'a pas encore entendu Levi analyser la nature complexe de l'état du malheur. Peut l'ont prouvé aussi bien que Lévi, qui a l'air de nous retenir par les basques au bord du menaçant oubli : si la littérature n'est pas pas écrite pour rappeler les morts aux vivants, elle, elle n'est que futilité.

Ce volume est aussi important que la bible, Un livre fonda une religion humaniste il y a des millénaires. Un autre Livre raconte la fin de l'humanité au XX siècle.

" Comment expliquez-vous la haine la haine fanatique des nazis pour les juifs " :

L'aversion pour les juifs, improprement appelée antisémitisme, n'est qu'un cas particulier d'un phénomène plus général, a savoir l'aversion pour ce qui est différent de nous. Indubitablement, il s'agit à l'origine d'un phénomène zoologique oui zoologique : les animaux d'une même espèce, mais appartenant à des groupes différents, manifestent entre eux des réactions d'intolérance.

Cela se produit également chez les animaux domestiques : il est bien connu que si on introduit une poule provenant d'un certain poulailler dans un autre poulailler, elle est repoussée à coup de bec pendant plusieurs jours. On observe le même comportement chez les rats et les abeilles, et en général chez toutes les espèces d'animaux sociaux. Il se trouve que l'homme est lui aussi un animal social (Aristote l'avait déjà dit), mais que deviendrait-il si toutes ses impulsions animales qui subsistent en lui devaient être tolérées ! Les lois humaines servent justement à ceci: limiter l’instinct animal.




L'antisémitisme est un phénomène typique d'intolérance. Pour qu'une intolérance se manifeste, il faut qu'il y ait entre deux groupes en contact une différence perceptible : ?ce peut être une différence physique (les Noirs et les Blancs, les bruns et les blonds), mais notre civilisation compliquée nous a rendu sensibles à des différences plus subtiles, comme la langue où le dialecte, ou même l'accent (nos méridionaux contraints à émigrer dans le nord en savent quelque chose), ou bien la religion avec toutes ses manifestations extérieures et sa profonde influence sur la manière de vivre ou encore la façon de s'habiller et de gesticuler, les habitudes publiques et privées. L'Histoire tourmentée du peuple juif a voulu que presque que partout les juifs aient manifesté une ou plusieurs de ces différences.




Dans l'enchevêtrement si complexe des nations et des peuples (plutôt des régimes pas des peuples) en lutte, l'histoire du peuple juif présente des caractéristiques particulières. Il était (et est encore en partie) dépositaire de liens internes très étroits, de nature religieuse et traditionnelle ; aussi en dépit de son infériorité numérique, le peuple juif s'opposera-t-il avec un courage désespéré à la conquête romaine ;

vaincu, il fut déporté et dispersé, maïs les liens internes subsistèrent. Les colonies juives qui se formèrent alors peu à peu, d'abord sur les côtés méditerranéennes, puis au Moyen-O rient, en Espagne, en Rhénanie, en Russie méridionale, en Pologne et ailleurs, restèrent toujours obstinément fidèles à ces liens qui s'étaient peu à peu renforcés sous la forme d'un immense corpus de lois et traditions écrites, d'une religion strictement codifiée et d'un rituel particulier qui se manifestait de manière ostensible dans tous les actes quotidiens. Les juifs en minorité dans tous les endroits où ils se fixaient, étaient donc différents, reconnaissables comme différents et souvent orgueilleux (à tort ou à raison) de cette de cette différence : tout cela les rendait très vulnérables, et effectivement ils furent durement persécutés, dans presque tous les pays et à presque tous les siècles ; un petit nombre d'entre eux réagit aux persécutions en s'assimilant, en s'incorporant à la population autochtone ; la plupart émigrèrent à nouveau vers des pays plus hospitaliers. Et ce faisant, ils renouvelaient leur "différences", s'exposant à de nouvelles restrictions et à de nouvelles persécutions.  




Bien qu'il soit dans son essence un phénomène, irrationnel d'intolérance, dans tous les pays chrétiens et à partir du moment où le christianisme commença à se constituer comme religion d’état, l'antisémitisme prit une forme principalement religieuse, et même théologique. Si l 'on en croit saint Augustin, c'est Dieu lui-même qui condamne les juifs à la dispersion, et cela pour deux raisons ; comme punition pour n'avoir pas reconnu le Messie dans la personne du Christ, et parce que leur présence dans tous les pays est nécessaire à l’Église catholique, elle aussi présente partout, afin que partout les fidèles aient sous les yeux le spectacle du malheur mérité des juifs. C'est pourquoi la dispersion et la séparation des juifs ne doivent pas avoir de fin : par leurs souffrances, ils doivent témoigner pour l'éternité de leur erreur, et par conséquent de la vérité de la foi chrétienne. Aussi,puisque leur réponse est nécessaire, doivent-ils être persécutés, mais non tués. Toutes fois, l'église ne s'est pas toujours montrée aussi modérée ? dès les premiers siècles du christianisme les juifs eurent à subir une accusation bien plus grave, celle c'elle d'être, collectivement et éternellement, responsables de la crucifixion du Christ, d'être en somme le " peuple déicide". Cette formule, qui apparaît dans la liturgie pascale en des temps reculés, et qui n'a été supprimée que par le concile II (1962-1965), a alimenté des croyances populaires aussi funestes que tenaces ? que les juifs empoisonnent les puits pour propager la peste; qu'ils ont pour habitude de profaner l'Hostie consacrée ; qu'à Pâques, ils enlèvent des enfants chrétiens et qu'ils pétrissent le pain azyme avec leur sang. Ces croyances ont servi de prétexte à de nombreux massacres sanglants, et en autre à l'expulsion massive des juifs, d'abord de France et d'Angleterre, puis (1492-1498 d'Espagne et du Portugal.

Au fil d'une série continue de massacres et de migrations, on arrive au XIX siècle, marqué par un réveil général de la conscience nationale et par la reconnaissance des droits des minorités : à l'exception de la Russie tsariste, les restrictions légales au préjudice des juifs sont abolies dans toutes l'Europe. Elles avaient été réclamées par les Eglises chrétiennes et prévoyaient, selon le lieu et l'époque, l'obligation de résider dans des ghettos ou dans des emplacements particuliers, l'obligation de porter une marque distinctive Ces croyances ont servi de prétexte à de nombreux massacres sanglants, et en autre à l'expulsion massive des juifs, d'abord de France et d'Angleterre, puis (1492-1498 d'Espagne et du Portugal.

Au fil d'une série continue de massacres et de migrations, on arrive au XIX siècle, marqué par un réveil général de la conscience nationale et par la reconnaissance des droits des minorités : à l'exception de la Russie tsariste, les restrictions légales au préjudice des juifs sont abolies dans toutes l'Europe. Elles avaient été réclamées par les Eglises chrétiennes et prévoyaient, selon le lieu et l'époque, l'obligation de résider dans des ghettos ou dans des emplacements particuliers, l'obligation de porter une marque distinctive


sur ces vêtements, l'interdiction d'accéder à certains métiers ou professions, l'interdiction de contracter des mariages mixtes, etc. Pourtant l'antisémitisme ne disparaît pas pour autant, et il est même particulièrement vivace dans les pays où une religiosité arriérée continue à désigner les juifs comme les assassins du Christ (en Pologne et en Russie), et où les revendications nationales ont laissées les séquelles d'une aversion générale pour les populations frontalières les étrangers (en Allemagne, mais aussi en France, où, à la fin du XIX siècle, les cléricaux les nationalistes et les militaires s'unissent pour déclencher une violente poussée d'antisémitisme, à l'occasion de la fausse accusation de trahison porté contre Alfred Dreyfus, officier juif de l'armée française).

En Allemagne, en particulier, durant tout le siècle dernier, une série ininterrompue de philosophes et d'hommes politiques n'avait cessé de prôner la théorie fanatique selon laquelle le peuple allemand, trop longtemps divisé et humilier, détenait la primauté en Europe et peut-être même dans le monde, qu'il était l'héritier de traditions et de civilisation extrêmement nobles et antiques, et qu'il était constitué d'individus de race et de sang essentiellement homogènes.les peuples allemands devaient donc se constituer en un Etat fort et guerrier qui, revêtu d'une majesté quasi divine, guiderait l'Europe. 

Cette idée de la mission de la nation allemande survit à la défaite de la première guerre mondiale, et sort même renforcée de l'humiliation du traité de Versailles. C'est alors que s'en empare l'un des personnages les plus sinistres et funestes de l'Histoire, l'agitateur politique Adolf Hitler. La bourgeoisie et les milieux industriels allemands prêtent l'oreille à ses discours.


enflammés : ce Hitler promet, il réussira à détourner sur les juifs la rancœur que le prolétariat allemand voue aux classes qui l'ont conduit à la défaite et au désastre économique. En quelques années, à partir de 1933, celui-ci réussit à utiliser à son profit la colère d'un pays humilié et l'orgueil nationaliste suscité par les prophètes qui l'ont précédé :   Luther, Fichte, Hegel, Wagner, Gobineau, Chamberlain, Nietzsche. Hitler n'a qu'une pensée, celle d'une Allemagne dominatrice, non pas dans un lointain avenir, mais tout de suite; non pas à travers une mission civilisatrice, mais par les armes. Tout ce qui n'est pas allemand lui apparaît inférieur, voir haïssable, et les premiers ennemis de l'Allemagne ce, sont les juifs, (aujourd'hui les étrangers, tout ce qui est DIFFERENT) pour de multiples raisons que Hitler énonce avec fureur dogmatique : parce qu'ils ont "un sang différent" ; parce qu'ils sont apparentés à d'autre juifs en Angleterre, en Russie, en Amérique; parce qu'ils sont les héritiers d'une culture qui veut qu'on raisonne et qu'on discute avant d'obéir, et qui interdit de s'incliner devant les idoles, alors que lui-même aspire précisément à être vénéré comme une idole et n'hésite pas à proclamer que "nous devons nous méfier de l'intelligence et de la conscience, et de mettre toute notre foi dans les instincts". Enfin, il se trouve qu'un grand nombre de juifs allemands occupent des positions clés dans le domaine de l'économie, de la finance, des arts, des sciences, de la littérature : Hitler, peintre manqué, architecte raté, reporta sur les juifs sa propre rancœur et sa jalousie de frustré.

Ce genre de d'intolérance, tombant sur un terrain déjà propice, s'y enracine avec une incroyable vigueur, mais sous des formes nouvelles. L'antisémitisme de type fasciste, celui qui réveille chez le peuple Allemand le verbe propagandiste de Hitler, cet antisémitisme est plus barbare que tous ceux qui ont précédé : on y voit converger des doctrines biologiques artificieusement déformées, selon lesquelles les races faibles doivent plier devant les races fortes, d'absurdes croyances populaires que le bon sens avait depuis des siècles relégués dans l'obscurantisme, une propagande de tous les instants. On en arrive alors à des extrémistes sans précèdent. Le judaïsme n'est plus une religion dont on peut changer en se faisant baptiser, ni une tradition culturelle que l'on peut laisser pour une autre : c'est une sous-espèce humaine, une race différente et inférieure à toutes les autres. Les juifs ne sont des êtres humains qu'en apparence ? en réalité, ils sont quelque chose de différent, d'abominable et d'indéfinissable, "plus éloignés des Allemands que les singes des hommes"; ils sont coupables de tout, du capitalisme rapace des américains comme du bolchevisme soviétique, de la défaite de 1918 et de l'inflation de 1923; le libéralisme, la démocratie, le socialisme et le communisme sont de sataniques juives qui menacent la solidarité monolithique de l’État nazi.

Le passage de l'endoctrinement théorique à la réalisation pratique fut rapide et brutal. En 1933, deux mois seulement après la monté au pouvoir de Hitler, Dachau, le premier Lager, (en Allemand camp) est déjà né. Au mois de mai de la même année a lieu le premier autodafé de livres d'auteurs juifs ou ennemis du nazisme (mais déjà, plus de cent ans auparavant, haine, poète juif allemand avait écrit : ceux qui brûles des livres finissent tôt ou tard par brûler des hommes". En 1935, l'antisémitisme est codifié par une législation monumentale et extrêmement minutieuse, les lois de Nuremberg. En 1938, en une seule nuit de troubles pilotés d'en haut, on incendie 191 synagogues et on met à sac des milliers de magasins appartenant à des juifs. En1939 alors que la Pologne vient d'être occupée, les juifs polonais sont enfermés dans des ghettos. En 1940, on inaugure le Lager d'Auschwitz. En 1941-1942, la machine exterminatrice tourne à plein régime : les victimes se compteront par millions en millions en 1944.

C'est dans la pratique routinière des camps d'extermination que la haine et le mépris instillés par la propagande nazie trouvent leur plein accomplissement. Là en effet, il ne s'agit plus seulement de mort, mais d'une foule de détails maniaques et symboliques, visant tous à prouver que les juifs, les Tziganes et les Slaves ne sont que bétails, boue, ordure. Qu'on pense à l'opération de tatouage d'Auschwitz, par laquelle on marquait les hommes comme des bœufs, au voyage dans des wagons à bestiaux qu'on n'ouvrait jamais afin d'obliger les déportés (hommes, femmes, enfants !) à rester des jours entiers au milieu de leurs propres excréments, au numéro matricule à la place du nom, au fait qu'on ne distribuait pas de cuillère (alors que les entrepôts d'Auschwitz, à la libération, en contenaient des quintaux), les prisonniers étant censés laper leur soupe comme des chiens; qu'on pense enfin à l'exploitation infâme des cadavres, traités comme une quelconque matière première propre à fournir l'or des dents, les cheveux pour en faire du tissu, les cendres pour servir d'engrais, aux hommes et aux femmes ravalés au rang de cobayes sur lesquels on expérimentait des médicaments avant de les supprimés.

enflammés : ce Hitler promet, il réussira à détourner sur les juifs la rancœur que le prolétariat allemand voue aux classes qui l'ont conduit à la défaite et au désastre économique. En quelques années, à partir de 1933, celui-ci réussit à utiliser à son profit la colère d'un pays humilié et l'orgueil nationaliste suscité par les prophètes qui l'ont précédé :   Luther, Fichte, Hegel, Wagner, Gobineau, Chamberlain, Nietzsche. Hitler n'a qu'une pensée, celle d'une Allemagne dominatrice, non pas dans un lointain avenir, mais tout de suite; non pas à travers une mission civilisatrice, mais par les armes. Tout ce qui n'est pas allemand lui apparaît inférieur, voir haïssable, et les premiers ennemis de l'Allemagne ce, sont les juifs, (aujourd'hui les étrangers, tout ce qui est DIFFERENT) pour de multiples raisons que Hitler énonce avec fureur dogmatique : parce qu'ils ont "un sang différent" ; parce qu'ils sont apparentés à d'autre juifs en Angleterre, en Russie, en Amérique; parce qu'ils sont les héritiers d'une culture qui veut qu'on raisonne et qu'on discute avant d'obéir, et qui interdit de s'incliner devant les idoles, alors que lui-même aspire précisément à être vénéré comme une idole et n'hésite pas à proclamer que "nous devons nous méfier de l'intelligence et de la conscience, et de mettre toute notre foi dans les instincts". Enfin, il se trouve qu'un grand nombre de juifs allemands occupent des positions clés dans le domaine de l'économie, de la finance, des arts, des sciences, de la littérature : Hitler, peintre manqué, architecte raté, reporta sur les juifs sa propre rancœur et sa jalousie de frustré.

Ce genre de d'intolérance, tombant sur un terrain déjà propice, s'y enracine avec une incroyable vigueur, mais sous des formes nouvelles. L'antisémitisme de type fasciste, celui qui réveille chez le peuple Allemand le verbe propagandiste de Hitler, cet antisémitisme est plus barbare que tous ceux qui ont précédé : on y voit converger des doctrines biologiques artificieusement déformées, selon lesquelles les races faibles doivent plier devant les races fortes, d'absurdes croyances populaires que le bon sens avait depuis des siècles relégués dans l'obscurantisme, une propagande de tous les instants. On en arrive alors à des extrémistes sans précèdent. Le judaïsme n'est plus une religion dont on peut changer en se faisant baptiser, ni une tradition culturelle que l'on peut laisser pour une autre : c'est une sous-espèce humaine, une race différente et inférieure à toutes les autres. Les juifs ne sont des êtres humains qu'en apparence ? en réalité, ils sont quelque chose de différent, d'abominable et d'indéfinissable, "plus éloignés des Allemands que les singes des hommes"; ils sont coupables de tout, du capitalisme rapace des américains comme du bolchevisme soviétique, de la défaite de 1918 et de l'inflation de 1923; le libéralisme, la démocratie, le socialisme et le communisme sont de sataniques juives qui menacent la solidarité monolithique de l’État nazi.

Le passage de l'endoctrinement théorique à la réalisation pratique fut rapide et brutal. En 1933, deux mois seulement après la monté au pouvoir de Hitler, Dachau, le premier Lager, (en Allemand camp) est déjà né. Au mois de mai de la même année a lieu le premier autodafé de livres d'auteurs juifs ou ennemis du nazisme (mais déjà, plus de cent ans auparavant, haine, poète juif allemand avait écrit : ceux qui brûles des livres finissent tôt ou tard par brûler des hommes". En 1935, l'antisémitisme est codifié par une législation monumentale et extrêmement minutieuse, les lois de Nuremberg. En 1938, en une seule nuit de troubles pilotés d'en haut,  on incendie 191 synagogues et on met à sac des milliers de magasins appartenant à des juifs. En1939 alors que la Pologne vient d'être occupée, les juifs polonais sont enfermés dans des ghettos. En 1940, on inaugure le Lager d'Auschwitz. En 1941-1942, la machine exterminatrice tourne à plein régime : les victimes se compteront par millions en millions en 1944.

C'est dans la pratique routinière des camps d'extermination que la haine et le mépris instillés par la propagande nazie trouvent leur plein accomplissement. Là en effet, il ne s'agit plus seulement de mort, mais d'une foule de détails maniaques et symboliques, visant tous à prouver que les juifs, les Tziganes et les Slaves ne sont que bétails, boue, ordure. Qu'on pense à l'opération de tatouage d'Auschwitz, par laquelle on marquait les hommes comme des bœufs, au voyage dans des wagons à bestiaux qu'on n'ouvrait jamais afin d'obliger les déportés (hommes, femmes, enfants !) à rester des jours entiers au milieu de leurs propres excréments, au numéro matricule à la place du nom, au fait qu'on ne distribuait pas de cuillère (alors que les entrepôts d'Auschwitz, à la libération, en contenaient des quintaux), les prisonniers étant censés laper leur soupe comme des chiens; qu'on pense enfin à l'exploitation infâme des cadavres, traités comme une quelconque matière première propre à fournir l'or des dents, les cheveux pour en faire du tissu, les cendres pour servir d'engrais, aux hommes et aux femmes ravalés au rang de cobayes sur lesquels on expérimentait des médicaments avant de les supprimés.

Le moyen même qui fut choisi (après de minutieux essais) pour opérer le massacre, était hautement symbolique. On devait employer, et on employa, le gaz toxique déjà utilisé pour la désinfection des cales de bateaux et des locaux envahis par les punaises ou les poux.(Avant d'inventer le gaz Zyklon B). On a inventé au cours des siècles des morts plus cruelles, mais aucune n'a jamais été aussi lourde de haine et de mépris.

Chacun sait que l'œuvre d'extermination atteignit une ampleur considérable. Bien qu'ils fussent engagés dans une guerre très dure, et qui plus est devenue défensive, les  nazis y déployèrent une hâte inexplicable : les convois de victimes à envoyer aux chambres à gaz ou à évacuer des Lager proches du front, avaient la priorité sur les trains militaires. Si l'extermination ne fut pas portée à terme, c'est seulement parce que l'Allemagne fut vaincue, mais le testament politique dicté par Hitler quelques heures avant son suicide, à quelques de distance des russes, s'achevait sur ces mots : " avant tout, j'ordonne au gouvernement et au peuple allemand de continuer à appliquer strictement les lois raciales, et de combattre inexorablement l'empoisonneuse de toutes les nations, la juiverie internationale."

En résumé, on peut donc affirmer que l'antisémitisme est un cas particulier de l'intolérance; que pendant des siècles il a eu un caractère essentiellement religieux; que, sous le III Reich, il s'est trouvé exacerbé par des prédispositions nationalistes et militaristes du peuple allemand, et par la "diversité" spécifique du peuple juive; qu'il se répandit facilement dans toute l'Allemagne et dans une bonne partie de l'Europe grâce à l'efficacité de la propagande fasciste et nazie, qui avait besoin d'un bouc émissaire sur lequel faire retombé toutes les fautes et toutes les rancœurs; et que le phénomène fut porté à son paroxysme par Hitler, dictateur maniaque.

Cependant, je dois admettre que ces explications, qui sont celles communément admises, ne me satisfont pas ; elles sont restrictives, sans mesures, sans proportion avec les événements qu'elles sont censées éclairer. A relire les historiques du nazisme, depuis les troubles des débuts jusqu'aux convulsions finales, je n'arrive pas à me défaire de l'impression d'une atmosphère générale de folie incontrôlée qui me paraît unique dans l'histoire. Pour expliquer cette folie, cette espèce d'embardée collective, on postule habituellement la combinaison de plusieurs facteurs différents, qui se révèle insuffisants dès qu'on les considère séparément, et dont le principal serait la personnalité même de Hitler, et les profonds rapports d'interaction qui le liaient au peuple allemand. Et il est certain que ces obsessions personnelles, sa

capacité de haine, ses appels à la violence trouvaient une résonance prodigieuse dans la frustration du peuple allemand, qui les lui renvoyait multipliés, le confirmant dans la conviction délirante que c'était lui le héros annoncé par Nietzsche, le Surhomme rédempteur de l'Allemagne.

L'origine de sa haine pour les juifs a fait couler beaucoup d'encre. On dit que Hitler reportait ses les juifs sa haine du genre humain tout entier ; même qu'il reconnaissait chez les juifs certains de ses propres défauts, et que haïssant les juifs, c'était lui-même qu'il haïssait ; que la violence de son aversion était due à la crainte d'avoir du " sang juif " dans les veines.

Mais encore une fois, cela ne me semble pas concluant. On ne peut pas, me semble-t-il, expliquer un phénomène historique en attribuant toute la responsabilité à un seul individu (ceux qui ont exécuté des ordres contre natures ne sont pas innocents !), et par ailleurs il est toujours hasardeux d'interpréter les motivations profondes d'un individu. Les hypothèses avancées ne justifient les faits que dans une certaine mesure, ils en expliquent la qualité mais pas la quantité. J'avoue que je préfère l'humilité avec laquelle quelques historiens, parmi les plus sérieux (Bullock, Schramm, Bracher), reconnaissent ne pas comprendre l'antisémitisme acharné de Hitler, et à sa suite de l'Allemagne.

Peut-être que ce qui s'est passé ne peut pas être compris et même ne doit pas être compris, dans la mesure où comprendre, c'est presque justifier. En effet, "comprendre " la décision ou la conduire de quelqu'un, cela veut dire (et c'est aussi le sens étymologique du mot) les mettre en soi celui qui en est responsable, se mettre à sa place, s'identifier à lui. Eh bien, aucun homme normal ne pourra jamais s'identifier à Hitler, à Himmler, à Goebbels, à Eichmann, tant d'autres encore. Cela nous déroute et nous réconforte en même temps, parc qu'il est peut-être souhaitable que ce qu'ils ont dit -- et aussi, hélas, ce qu'ils ont fait --- ne nous soit plus compréhensible. ce sont là des paroles et des actions non humaines, ou plutôt antihumaines, sans précédents historiques, et qu'on pourrait à grand-peine comparer aux épisodes les plus cruels de la lutte biologique pour l'existance. Car si la guerre peut avoir un rapport avec ce genre de lutte, Auschwitz n'a rien à voir avec la guerre, elle n'en constitue pas une étape, elle n'en est pas une forme outrancière. La guerre est une réalité terrible qui existe depuis toujours : elle est regrettable, mais elle est en nous, elle a sa propre rationalité, nous la " comprenons ".

 Mais dans la haine nazie, il n'y a rien de rationnel : c'est une haine qui n'est pas en nous, qui est étrangère à l'homme, c'est un fruit vénéneus issu de la funeste souche du fascisme et qui est en même temps au-dehors et au-delà du fascisme même. Nous ne pouvons pas la comprendre ; mais nous pouvons et nous devons comprendre d'où elle est issue, et nous tenir sur nos gardes. Si la comprendre est impossible, la connaître est nécessaire, parce que ce qui arrive peut recommencer, les consciences peuvent à nouveau être déviées et obscurcies : les nôtres aussi.

C'est pourquoi nous avons tous le devoir de méditer sur ce qui s'est produit. Tous nous devons savoir, ou nous souvenir, que lorsqu'ils parlaient en public, Hitler et Mussolini étaient crus, applaudis, admirés, adorés comme des dieux. C'étaient des "chefs charismatiques", ils possédaient un mystérieux pouvoir de séduction qui ne devait en rien à la crédibilité ou à la justesse des propos qu'ils tenaient mais qui venait de la façon suggestive dont ils dont ils les tenaient, à leur éloquence, à leur faconde d'histrions, peut-être innée, peut-être patiemment étudiée et mise au point. Les idées qu'ils proclamaient n'étaient pas toujours les mêmes et étaient en général aberrantes, stupides ou cruelle ; et pourtant ils furent acclamés et suivis jusqu'à leur mort par des milliers de fidèles. Il faut rappeler que ces fidèles, et parmi eux les exécuteurs zélés d'ordres inhumains, n'étaient pas des bourreaux-nés, ce n'étaient pas —sauf rares exceptions --- des monstres, c'étaient des hommes quelconque. Les monstres existent, mais ils sont trop peu nombreux pour être vraiment dangereux, ce sont les hommes ordinaires, les fonctionnaires prêts à croire et à obéir sans discuter, comme Eichmann, comme Höss, le commandant d'Auschwitz, comme Stangl, le commandant de Treblinka, comme, vingt ans après, les militaires français qui tuèrent en Algérie, et comme les militaires américains qui tuèrent au Viêt-Nam.

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L'Iran face aux Etats-Unis et à Israël.

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Péninsule coréenne.




Il faut donc nous méfier de ceux qui cherchent à nous convaincre par d'autres voies que par la raison, autrement dit des chefs charismatiques : nous devons peser notre décision avant de déléguer à quelqu'un d'autre le pouvoir de juger et de vouloir à notre place. Puisqu'il est difficile de distinguer les vrais prophètes des faux, méfions-nous de tous les prophètes ; il vaut mieux renoncer aux vérités révélées, même si elles nous transportent par leur simplicité et par leur éclat, même si nous les trouvons commodes parce qu'on les a garnis. Il vaut mieux se contenter d'autres vérités plus modestes et moins enthousiasmantes, de celles que l'on conquiert laborieusement, progressivement et sans brûler les étapes, par l'étude, la discussion et le raisonnement, et qui qui peuvent être vérifiées et démontrées.

Bien entendu, cette recette est trop simple pour pouvoir s'appliquer à tous les cas ? : il se peut qu'on nouveau fascisme, avec son cortège d'intolérance, d'abus et de servitude, naisse hors de notre pays et y soit importé, peut-être subrepticement et camouflé sous d'autres noms ; ou qu'il se déchaîne de l'intérieur avec un violence capable de renverser toutes les barrières. Alors conseils de sagesse ne servent plus, et il faut trouver la force de résister : en cela aussi, le souvenir de ce qui s'est passé au cœur de l'Europe, il n'y a pas si longtemps, (et de nouveau de nos jours partout sur la planète) peut être une aide et un avertissement.




 


 
Auteur : Zestedecitron 
3/3

Date :    27-11-2025 18:51:52


Au cours des époques historiques, et probablement depuis la fin de l'âge néolithiques, il y eut dans le monde trois trois classes : la classe supérieure, la classe moyenne, la classe inférieure. Elles ont été subdivisées de beaucoup de façons, elles ont portés d'innombrables noms différents, la proportion du nombre d'individus que comportait chacune aussi bien que leur attitude les unes vis à vis des autres ont varié d'âge en âge. Mais la structure essentielle de la société n'a jamais varié. Même après d'énormes poussées et de changements apparemment irrévocables, la même structure s'est toujours rétablit, exactement comme un gyroscope reprend toujours son équilibre, aussi loin qu'on le pousse d'un côté ou de l'autre.

Les buts de ces trois groupes sont absolument inconciliables. Le but du groupe supérieur est de rester en place. Celui du groupe moyen , est de changer de place avec le groupe supérieur. Ces deux groupes sont issu pour la plupart des élites de la nation, le but du groupe inférieur communément prénommé le peuple quand à lui reste inexorablement à sa place.

Ainsi à travers l'histoire une lutte qui est la même dans ses lignes principales se répète sans arrêt.
Pendant de longues périodes, la classe supérieure semble être solidement au pouvoir. Mais tôt au tard il arrive toujours un moment ou elle perd, ou sa foi en elle même, ou son aptitude à gouverner efficacement, ou les deux. Elle est alors renversée par la classe moyenne qui enrôle à ses côtés la troisième classe en lui faisant croire qu'elle lutte pour la liberté et la justice.
D'abolir toute distinction et de créer une société dans laquelle tous les hommes seraient égaux.
Mais sitôt quelle a atteint son objectif, la classe moyenne est prise en étaux par les riches les lobbyistes la presse partisane et l'autocratie et na d'autre choix que de rejeter la troisième classe dans son ancienne servitude et devient elle même supérieur. Un nouveau groupe moyen se détache alors de l'un des autres groupes, ou des deux, et la lutte recommence.
Des trois groupes seul la troisième classe ne réussit jamais, même temporairement à atteindre son but.
Ce serais une exagération que de dire qu'à travers l'histoire il n'y a eu aucun progrès matériel. Même aujourd'hui , dans une période de déclin, l'être humain moyen jouit de conditions de vie meilleurs que celles d'il y a quelques siècles. Mais aucune augmentation de richesse, aucun adoucissement de mœurs, aucune réforme ou révolution n'a jamais rapproché d'un millimètre l'égalité humaine.
Du point de vue de la classe inférieure, aucun changement historique n'a jamais signifié beaucoup plus qu'un changement du nom des maîtres.
De nombreux observateurs se rendent compte de la répétition constante de ce modèle de société.
Des écoles de penseurs apparaissent qui interprètent l'histoire comme un processus cyclique et prétendent démontrer que l’inégalité est une loi inaltérable de la vie humaine. Cette doctrine, naturellement, a toujours des adhérents, mais il y a un changement significatif dans la façon dont elle est mise en avant. Dans le passé la nécessité d'une forme hiérarchisée de société avait été la doctrine spécifique de la classe supérieure. Elle avait été prêchée par les rois et les aristocrates, par les prêtres, hommes de loi et autres qui étaient les parasites des premiers et elle avait été adoucie par des promesses de compensation dans un monde imaginaire, par de là de la tombe.
La classe moyenne, tant qu'elle luttait pour le pouvoir avait toujours employé des thermes tels que liberté, justice et fraternité.
Cependant le concept de la fraternité humaine commença à être attaqué par des gens qui n'occupaient pas encore les postes de commande mais espéraient y être avant longtemps. Anciennement la classe moyenne avait fait des révolutions sous la bannière de l'égalité, puis avait établit une nouvelle tyrannie dès que l'ancienne avait été renversée.
Les nouveaux groupes moyens proclamèrent a l'avance leur tyrannie.
Le socialisme, une théorie qui apparut au début du XIX siècle et constituait le dernier anneau de la chaîne de pensée qui remontait aux rebellions d'esclaves de l'antiquité était encore profondément infecté de l'utopie des siècles passés. Mais dans toutes les variantes du socialisme qui apparurent à partir de 1900 environ le but d'établir la liberté et l'égalité était de plus en plus ouvertement une utopie.Des trois groupes seul le groupe inférieur ne réussit jamais, même temporairement à atteindre son
but.
Ce serais une exagération que de dire qu'à travers l'histoire il n'y a eu aucun progrès matériel. Même aujourd'hui , dans une période de déclin, l'être humain moyen jouit de conditions de vie meilleurs que celles d'il y a quelques siècles. Mais aucune augmentation de richesse, aucun adoucissement de mœurs, aucune réforme ou révolution n'a jamais rapproché d'un millimètre l'égalité humaine.
Du point de vue de la classe inférieure, aucun changement historique n'a jamais signifié beaucoup plus qu'un changement du nom des maîtres, socialisme, démocrates, travaillistes, Droite,Républicains.

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